lundi 29 octobre 2012

HLM

Vous l'avez peut-être deviné : ce très beau pigeonnier du château d'Epoisses est l'un des plus grands en France.
Dans chacune de ces petites cases, un couple de ramiers nichait, pondait, et le propriétaire venait chercher les oeufs pour les déguster... on mangeait aussi les pigeons. Ou l'on s'en servait comme messagers. Comme facteurs. On utilisait jusqu'à leur fiente comme engrais (colombine)
Simples ouvriers en somme.
Voyez-vous comme l'image est frappante ? N'est-ce pas là une parfaite analogie avec nos HLM, nos barres de banlieues surpeuplées, petites cases où les hommes nichent, pour servir un système qui les déshumanise et se sert d'eux, en échange d'un logement ? 
Se faire pigeonner... l'expression prend ici tout son sens. Il y a bien l'échelle, escalier de secours, mais c'est aussi par là que passe le voleur d'oeufs.... Et ici, le pigeon n'a même pas vue sur le ciel, mais vue sur cour.

vendredi 26 octobre 2012

Instinct grégaire


Voici un beau groupe d'avocettes sur l'étang de Vaccarès, à la tombée du jour. Remarquez comme ces oiseaux se ressemblent, et se rassemblent. Comme ils vont tous dans la mêêêême direction, ainsi que les moutons de Panurge. De nombreuses espèces agissent ainsi, parce que l'union fait la force, parce que le groupe est un refuge. Parce que leur instinct les a forgés ainsi dans leur évolution animale.
 
Qu'en est-il de l'homme ? L'homme doué de raison, doté d'un esprit  à l'image de son Créateur ? N'agit-il pas bien souvent comme ces oiseaux, piaillant et se dirigeant selon la direction du vent ?
Hurler avec les loups, suivre le courant de pensée, la "massmédiacratie", ne pas se mettre à dos le clan, faire comme les autres, penser et agir comme la majorité puisque c'est la majorité qui fait force de loi, voire même se laisser influencer par le premier venu, parce qu'on a peur de lui ? Ou peur d'avoir peur ? Ou peur d'être désigné comme celui qui est méchant, parce qu'il  rappelle  une vérité qui dérange, qui n'est pas au goût du jour ?
 
Homme, relève ton regard : tu es à l'image de Dieu, tu es un être libre ! Ne te laisse pas enfermer par la dictature du groupe, va ton chemin, et si tu veux suivre quelqu'un, suis Celui qui te laissera ta dignité et ta liberté, parce qu'Il t'aime, parce qu'Il EST le Chemin, la Vérité et la Vie !

samedi 20 octobre 2012

Progrès ?


Les moissons finies, il est d'usage, depuis toujours, de récolter la paille.
D'énormes machines, dans un bruit assourdissant, avalent les champs à toute allure, dans des nuages de poussière, dans des cliquetis de ferraille et d'engrenages, puis les recrachent, ou les pondent, insectes monstrueux aux antennes clignotantes, en ballots symétriques, oeufs gigantesques, carrés, ficelés, largués à intervalles réguliers le long des sillons épuisés.
 
Sur la botteuse-lieuse, on peut lire l'affichette " AVENIR ".
 
On peut regretter le temps des moissons ancestrales, quand la charette, tirée par un ou deux grands  forts chevaux, maniés à la voix de leur maître, ramenait au soleil couchant les gerbes dorées, et par dessus, nonchalament assises, les filles décoiffées, fatiguées et en sueur, portant leurs fourches en bois. Les gars hâlés par le travail, musclés et fiers, entonnaient en suivant des chants aux accents de rude patois.
Et nulle affichette collée sur les ridelles, portant le mot " PASSE " !
 
Autre temps, autres moeurs. Il faut bien vivre, mais le progrès ne reste-t-il pas une illusion ? Certes, la technique permet de meilleurs rendements, on accomplit en un jour le travail d'une semaine, on va plus vite, plus loin, plus haut... Mais le partage ? Mais l'âme ?  Mais la grandeur de l'homme, maintenant asservi par ce progrès qu'il ne maîtrise plus ? Il règne maintenant un parfum de Babel dans ces champs exploités à outrance, là où la terre fleurait bon la chaleur de l'été et la douceur des jours.

jeudi 18 octobre 2012

Mirages

 
 
Un vieux château sur la colline. Un ciel de fin d'été. A priori rien là de très spécial. Et pourtant....
penchons-nous plus avant dans le miroir de l'image. Le nuage n'est-il pas fumée, n'est-ce pas le château qui brûle ? Ruines fumantes, témoins du passé qui s'envole, qui se dissout, qui s'évapore....
Ruines des vies qui ont bâti ces murailles, les voulaient invincibles, inexpugnables, indestructibles, immortelles, sans doute ? Dans ce château, deux soeurs se sont arraché par lambeaux l'héritage sur lequel elles estimaient avoir droit. Laquelle des deux fut dupée, et revient aujourd'hui encore hanter les lieux ? Voyez, là, dans le haut du nuage, on aperçoit un visage de femme, comme si son corps vaporeux se tenait en sentinelle, jalouse de ces biens à jamais perdus pour elle. Comme un regret, un avertissement, un signe ? Elle tend son bras évanescent, comme pour nous dire "passez votre chemin !"
 
Les maisons se lovent en contrebas de la colline, comme protégées par elle, elle se cachent dans la verdure, dans la tranquillité d'un présent assumé. Dos au château, dos au passé, dos aux fantômes en ruines.
 
Carpe diem ! Sage maxime. Ne nous soucions pas du passé, même s'il a eu son importance. Ce qui compte,  là où Dieu nous attend, c'est l'instant présent.
 
 
 

 

mercredi 17 octobre 2012

vita fugit, Vita venit.


Le vert de la jeunesse laisse doucement place au rouge sombre, au pourpre de la sagesse et de l'âge mûr. Cette maturité laisse ses rides, ses chemins d'ombre et de lumière au creux des veines. Dans la transparence, on devine un grand V majuscule, comme si la trace de la Vie s'inscrivait déjà dans l'espérance d'une résurrection.  Vie, victoire. Pas d'autre chemin,  d'autre but que la Lumière. L'autre chemin possible est celui de la décomposition, pour la feuille séparée du cep.

J'espère et je crois en la résurrection. La Lumière, née de la Lumière,  me cueillera à l'aube d'un jour nouveau pour la Vie éternelle. Amen, viens, Seigneur Jésus !